Jour 124 - Ош (Kirghizistan)
Publié le 25 Juin 2013
Notes pour plus tard
Après 5 heures de marche, autant de mashroutka (minibus), deux jours de stop et re-8 heures de transport en commun, nous avons finalement réussi a traverser le pays dans les temps : selon toute vraisemblance nous passerons donc en Chine vendredi après-midi, tout juste avant la dead line menaçante de notre visa. Ne nous reste plus qu'une étape au Kirghizistan, a Sary Tach précisément. Une ville décrite par notre Lonely Planet comme une "halte pour les trafiquants d'opium et de haschisch venus d'Afghanistan par le Tadjikistan', voire un endroit "ou le climat est si rude que rien ne pousse". Voila qui fait envie, meme si nous ne comptions de toute facon pas y cultiver notre jardin.
C'est d'ici que nous tenterons d'attraper, des l'aube, un camion chinois pour nous faire gracieusement passer la frontière au col d'Irkechtam. En attendant, nous en finissons avec le royaume de la yourte, non sans une pointe - déjà- de nostalgie. Le Kirghizistan, incroyable contrée pour les amateurs de montagne, de pastoralisme, de nature sauvage et de vodka, restera comme le pays ou nous avons passe le plus de temps. Voici deux ou trois autres raisons a cela :
- Les Kirghiz aiment tellement les yourtes qu'ils s'en font meme construire en "dur", dans les cimetières, pour y passer l'éternité
- Au marche des animaux, a Karakol, il se trouve des éleveurs pour être déjà bourres a 8 heures du matin. Classes, les musulmans du coin.
- Au Kirghizistan (comme au Kazakhstan), quand un commerçant ne peut pas rendre la monnaie, il paye le client en bonbons ou en chewing gums.
- Dans une mashrutka de 14 places assises, on peut mettre (au moins) 29 personnes. Et qu'importe si le trajet dure huit heures.
- Sur certains axes du pays, on peut faire du stop pendant deux heures sans voir passer une seule voiture. Sur la meme route, un peu plus tard, on peut aussi apprendre que quatre chinois en 4x4 sont tombes la veille dans le torrent en contrebas et que leurs corps n'ont pas été retrouves.
- En Kirghiz, "Sarkozy" veut dire "petit mouton" et "Jacques Chirac", "au-revoir".
- Une Moskvitch digne de ce nom se démarre en la poussant, se refroidit avec l'eau du torrent, son coffre s'ouvre avec un morceau de bois ou de ferraille (existe une version tournevis) et il semble impératif, même si les freins sont morts, d'éteindre le moteur dans la moindre descente pour économiser de l'essence.
- Il est courant de discuter avec un Kirghiz eduque sans qu'il ne s'offusque le moins du monde que dans son pays les mariages puissent être arranges, que la polygamie continue d'exister ou que l'on puisse encore enlever son épouse en toute impunité.
- Ne jamais dire a un Kirghiz, par pure politesse, que l'on a apprécie le repas. Il vous resservira le meme dans la minute.
- Comment une soupe de poulet peut-elle avoir gout de mouton ? Reponse : parce qu'on y ajoute du gras de mouton, beaucoup de gras de mouton.
- L'Asie centrale est sans doute l'un des rares coins du globe ou l'on peut regulierement trouver des voyageurs se plaignant du trop plein d'hospitalite des locaux. "On ne peut jamais planter sa tente tranquille ou passer quelques heures tout seul" explique l'un d'eux. "il y a toujours un gars pour vous inviter chez lui pour manger et dormir. A la longue, c'est epuisant."
Photo document : voici pourquoi toute la nourriture, ici, a gout de mouton. Ils prennent le schnaps de la bete et, apres l'avoir decoupe, le trempent vigoureusement dans toutes nos soupes
Ca a quand meme plus de gueule qu'un parking de grande surface francaise un samedi apres-midi de soldes.