Desiremore

Publié le 20 Octobre 2012

De Marco Polo a Nicolas Bouvier, tous les grands explorateurs ont connu l'Aventure, celle qui s'inscrit à l'encre noire d'une écriture fébrile, avant de dessiner les lettres d'or de ce qui deviendra, peut-être, une odyssée épileptique. C'est la toute puissance de ces lointaines contrées que de contraindre inéluctablement son naïf visiteur a l'imprévu et a ses pièges. A un lent et délicieux orgasme incontrôlé. Dans chaque recoin des mystères de son histoire, dans chaque niche de sa culture multi-séculaire, le pays recelé de divines ou terribles surprises, la fameuse équation à inconnue ou méconnue solution. Parfois l'épine est telle que, malgré l'instinct de survie - cette incroyable et indomptable énergie de l'homme - la perte de l'imprudent sera assurée. Parfois encore elle deviendra, pour l'éternité, une légende fabuleuse et colportée ; la vie du voyageur a jamais transformée.

Nous, plus modestement, on espère juste passer un peu de bon temps.

Devant : des couleurs, des figures, des personnages à inventer. A rencontrer. Des formes et ces têtes de cons d'anges asexués. Des pays à visiter sans vraiment s'arrêter. Des mélodies partout, toujours, évidemment, inlassablement. Et de grosses rasades de gnôle et de poussière pour flouter le tout et refuser d'y voir un grand Tout dans l'obscurité. Car le risque d'interrogations sans fond ne lâche rien, pas une semelle de vent. Et devant ? Des villes à violer, des recoins sombres à pénétrer, à ausculter. Des éclairs de génie. Il faut plonger son regard acide dans les yeux des étrangers, et s'y perdre, au hasard, éparpiller son vœu de contaminer le monde, tendre et doux comme un oreiller ; la belle et terrifiante sainteté de la terre, dans un royaume affable, se garde bien d'expliquer chacun de ses sourires édentés.

Bref, on va se promener, tout simplement.

Bah voyons. Droit devant, l'échine courbée : le désir et la peur. L'hystérie et la contemplation. Le tremblement des cils et des lèvres. Un clin d'oeil, fébrile. Les courbes des montagnes arides, les malbaks déséchées, la mer démontée. Lost it completely - alors ! - sous la lumière aveuglante et sa fatalité. Sa force. Dehors il y a des rêves nomades et des tentes virevoltantes. Dedans il y a du vice, de la souffrance, de la joie rude et insolente. Entre les deux : le jacassement des voyageurs sur un nuage oublié. L'odyssée. La félicité.

Et ça sera comme ça pendant six mois, normalement.

Rédigé par Ma.D.

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E
Bonne route les jeunes! essayer de me dire quand vous serez à Istambul, je passerai vous voir si possible!! gros bisous
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K
Hosanna, Hosanna...<br /> et en route pour la soie<br /> Profitez de tout, même du meilleur ;)
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F
J'attends avec impatience le diapo de sourires édentés. Have a good trip!
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L
Bonne route les amoureux, profitez!
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