Jour 38 - თბილისი (Georgie)

Publié le 31 Mars 2013

Jour 38 - თბილისი (Georgie)

Crouch, touch, pause, engage ! Depuis une bonne semaine, nous voila vaillamment cramponnes a la mêlée géorgienne. L'entrée, quoique un peu raide sous des pluies diluviennes, fut aussi simple qu'un coup de tampon sur un passeport. Mais rapidement tout de même, il a fallu se plier a la rudesse de ce montagneux pays et des bûcherons qui peuplent ses vallées. Ces gens-la ne sont pas de preux et talentueux rugbymen pour rien. Le front bas, les épaules larges, la voix rauque, le poil fourni et vigoureux : d'apparence, le Géorgien est aussi sexy qu'une ancienne usine sidérurgique. Sa congénère en mini-jupe l'est davantage, selon que l'on aime, bien sur, a conduire de supposees voitures volées. Leurs sourires a tous deux restent parcimonieux. Et leur légèreté, discutable, tout comme leur équilibre alimentaire. Bref, le Caucasien, si sympathique soit-il au demeurant, ne se laisse pas tailler le bout de gras facilement. Et quelques jours seulement après avoir quitte la Turquie, il a fallu s'adapter - il faut encore - a un tout autre univers, le genre d'endroit ou l'on se signe trois fois quand, dans le lointain brumeux, apparaît quelque mystique et fabuleux clocher.

La première planète, peu orthodoxe, sur laquelle nous sommes atterris, s'appelle Batumi : un peu et de plus en plus de Dubai a l'extérieur ; encore beaucoup de Caucase a l'intérieur. En quatre ans, cette petite station balnéaire a cependant vu pousser des tours de verres plus hautes les unes que les autres, s'ériger des casinos, de fantasques sculptures et d'étonnantes oeuvres d'architectes qui, n'en doutons pas, avaient du goûter et abuser des stupefiants et autres alcools a bruler de la region. Les plus grands groupes hôteliers ont investi la place. Ne manquent plus, finalement, que les touristes. Fin mars, nous étions les seuls. Il parait pourtant qu'en juillet, le tout Varsovie s' y ebat joyeusement. Là-bas, nous avons pris le temps d'observer non sans plaisir plusieurs dauphins, expérimenter le velib' sur la piste du littoral, ainsi qu'un bon café au 25e étage du Radisson et ses toilettes avec 180 degrés de vue sur la mer Noire. Pardonnez cette nouvelle digression scatologique, mais quand vous devez vous contenter par ailleurs d'un papier hygienique qui semble confectionne de rebut de ciment et d'acier, dans des positions en outre tres inconfortables, on autorise parfois au luxe de s'inviter la ou ni notre voyage, ni vos oreilles chastes, ne l'attendaient forcement.

Et puis nous sommes partis a Kutaisi, ville parmi les plus vieilles du monde dixit notre guide book, dont le plus ancien batiment du centre-ville - fort delabre - doit bien remonter, a vue de nez, a la fin des annees cinquante. Enfin, profitant d'une marschrutka dont le pilote se sentait capable de doubler des camions dans les virages, par temps de brouillard, sur des routes de montagne excessivement frequentees, nous sommes rapidement arrives a Gori. Dont nous sommes rapidement repartis. Apres avoir neanmoins visite le musee dedie a Staline, dont c'est la ville de naissance, qui explique principalement pourquoi Joseph Djougachvili a, pour le moins, bien reussi dans la vie. Pour info, la guide parlait la langue de Moliere. Mais ne comprenait pas celle de Depardieu. En somme, elle connaissait bien son texte, moins les chiffres des deportations au goulag.

Depuis vendredi, nous sommes a Tblilissi. La capitale de ce pays qui a subi deux guerres et deux revolutions en 20 ans, et qui se releve (le mot n'est pas trop faible) courageusement, est sans doute le joyau choye et le moins rouille de toute la Georgie. Il y fait beau desormais, pas vraiment chaud mais la ville est des plus agreables. Il faut bien ca et quelques attractions culturelles auxquelles nous nous sommes promis d'assister : nous devons encore attendre demain pour deposer notre demande de visa a l'ambassade du Kazakhstan. Quant au sesame azeri, obtenu lundi dernier, il ne nous a fallu que trois heures a Batumi pour repartir avec. Un consul sympathique et peu zele qu'on a retrouve au comptoir une heure apres nous a considerablement facilite la tache. Esperons que le cousin de Vinokourov aura cette meme conscience professionnelle. Mais comme le printemps, nous ne sommes pas presses.

Jour 38 - თბილისი (Georgie)
Jour 38 - თბილისი (Georgie)
Jour 38 - თბილისი (Georgie)
Jour 38 - თბილისი (Georgie)

Rédigé par Julie et Matthieu

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
B
Joyeuses Paques quand même...ici on cherche les oeufs et il fait 5 degrés.
Répondre
M
Et ouais, c Paques ! On a voulu feter ca en allant a la messe dans la cathedrale de Tbilissi mais c'etait a 9h du matin et donc... et donc voila quoi ; ) Mais ici, enfin du grand soleil ! On pense a vous les loulous (passez prendre l'apero a l'occaz) !